En 2024, le marché des résidences secondaires en France montre des signes de frémissement malgré un contexte économique toujours incertain. Les taux d’intérêt, bien que légèrement en baisse, restent élevés et influencent la dynamique du marché immobilier.
Un léger redressement des taux d’intérêt
Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, les taux d’intérêt sont repassés juste en dessous de la barre des 4 % en mars, hors assurance et toutes durées confondues. Ce fléchissement des taux d’intérêt a suscité un regain d’intérêt pour les résidences secondaires, particulièrement avec l’arrivée des beaux jours et des perspectives estivales. Julien Haussy, président du réseau Espaces Atypiques, observe que de nombreux citadins reviennent acheter dans leur région d’origine, souvent en prévision de leur retraite.
Impact du télétravail et retour à la réalité
Cependant, ceux qui avaient envisagé une vie en bi-résidence, alternant entre ville et campagne ou bord de mer grâce au télétravail, sont confrontés à des réalités pratiques et financières plus complexes que prévu. Alexander Kraft, président de Sotheby’s International Realty, note que de nombreux biens sont remis sur le marché, les propriétaires ayant sous-estimé les coûts d’entretien et les contraintes liées à la location saisonnière.
Les prix toujours élevés dans les zones prisées
Malgré les difficultés, les résidences secondaires dans le Sud de la France restent très attractives pour les urbains. Céline Pappalardo, directrice des ventes à Foncia Var Ouest, indique que les studios et petits appartements entre 150 000 et 220 000 euros trouvent preneur. Cependant, Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, souligne que les vendeurs restent souvent fermes sur leurs prix, rendant les négociations ardues, avec des biens restant sur le marché pendant plus d’un an.
Déplacement des acheteurs vers des zones plus abordables
Dans des endroits comme Biarritz, les prix sont comparables à ceux de Paris, poussant les acheteurs à chercher des alternatives plus abordables. Charles Marinakis, président de Century 21, observe un report des achats vers des régions comme le Gard, où la part des résidences secondaires a bondi de près de 48 % en un an, grâce à la proximité de la desserte TGV.
L’attrait de la Charente-Maritime et des régions moins chères
La Charente-Maritime attire également des acheteurs désireux d’éviter les prix élevés des régions comme le bassin d’Arcachon. Ces acheteurs cherchent des maisons offrant tous les services nécessaires pour une seconde partie de vie, avec des budgets allant de 600 000 à 2 millions d’euros.
Le très haut de gamme face à des négociations difficiles
Dans le segment du très haut de gamme, les budgets de 5 à 30 millions d’euros sont principalement dépensés par des Européens, avec des négociations souvent longues et difficiles. Alexander Kraft souligne que les vendeurs doivent ajuster leurs attentes, surtout pour les biens restés sur le marché depuis plusieurs mois.
Le marché des résidences secondaires en 2024 est marqué par des ajustements et des réalignements des attentes des acheteurs et des vendeurs. Si certains secteurs voient un regain d’intérêt, les réalités économiques et les coûts associés à la possession d’une résidence secondaire nécessitent des ajustements de la part des acteurs du marché. Pour les acheteurs potentiels, la recherche de destinations abordables et bien desservies devient une priorité, tandis que les vendeurs doivent revoir leurs prétentions pour réussir à conclure des ventes dans un marché encore fluctuant.